Carnet de voyage en Inde (11 juillet-19 août 2011) pendant la mousson : Extraits météorologiques.
16 juillet – New Delhi : à Nizzamuddin, mon ancien quartier, promenade au tombeau d’Humayun. Toujours aussi beau, le rouge de la pierre, les nuances de vert des arbres du parc et puis, très vite, le gris du ciel et l’orage. Le parc se vide, quelques visiteurs se cachent sous les arches du bâtiment. Je regarde les gouttes tomber et s’écraser sur la pierre chaude.
19 juillet – Darjeeling : petit déjeuner dans les nuages : les voir bouger, évoluer, se déplacer constamment. Un instant, les montagnes apparaissent, le temps de saisir carnet et crayon, tout est de nouveau dans les nuages. Sortie prudente pour acheter un parapluie et rentrée précipitée sous les trombes d’eau. Il pleut même dans la chambre…
20 juillet : ballade dans Darjeeling, toute en ruelles et escaliers. Déambulation parmi les habitations et puis très vite, en suivant la route, je me retrouve dans la forêt. La brume enveloppe tout. Le paysage est fantomatique. Sur le chemin un monastère que des riverains me proposent de visiter.
21 juillet – North Sikkim. A 40 km de Gangtok, la capitale du Sikkim – 2 heures d’une route dans un état catastrophique – Deux très beaux monastères bouddhistes : Phodang et Labrang. Labrang semble oublié de tous, seuls quelques moinillons sont là, étudiant. La nature envahit les lieux ainsi que le refrain répété des petits moines. Tout est calme dans ce lieu magique. Et le soleil brille, enfin !
– Gangtok : en fin de journée, s’installer à l’abri pour regarder le déluge et compter les parapluies…
25 juillet – Pelling (West Sikkim) : Marche sous le soleil jusqu’au monastère de Sanghak Choeling, le plus ancien du Sikkim, construit en 1642 par le Lama Gyalwa Lhatsun. Il se trouve à 2300 mètres d’altitude (ou 7500 pieds…). Ça monte beaucoup, sous le soleil et en pleine chaleur (quelques beaux coups de soleil en souvenir) mais à l’arrivée, encore un lieu incroyable, beau, tranquille et lumineux. Le lendemain, lever à 5h30 et vue sur les hauts sommets enneigés du Kanchenjunga (8586 mètres – pas des pieds cette fois). Quelle chance de les apercevoir à cette époque de l’année !
29 juillet – Arrivée à Haridwar, puis Rishikesh, le dernier jour de la Kanwar Mela (le kanwar est le flacon servant à rapporter un peu d’eau du Gange). Chaleur humide et étouffante après la fraicheur du Sikkim
et des centaines de milliers de pèlerins vêtus de orange bloquent les routes, les 2 ponts (Ram Jhula et Lakshman Jhula) qui traversent le Gange, campent, dorment, mangent, se baignent partout où c’est possible.
31 juillet – Arrivée à Sivananda Kutir, ashram situé à Netala, petit village se trouvant 10 km après Uttarkashi, sur la route de Gangotri. Le Gange (ou plutôt la Bhagirathi) coule à quelques mètres des bâtiments, le bruit du fleuve est constant et accompagnera tout le séjour. Là, le temps ralentit et commencent 2 semaines de « routine » : lever à 5h20 – quelques minutes au bord du Gange pour admirer la brume qui monte de la rivière et la vie qui s’éveille- satsang (méditation et chant) pratique du yoga, repas, lectures, karma yoga, méditation, pujas… Rythme apaisant, cadencé par le gong, parfois interrompu par la fureur d’un orage de fin du monde qui emporte ponts, arbres, et pans de montagnes, par le brouillard, ou par quelques rayons de soleil qui permettent un bain dans le Gange.
05 août – la régularité de l’ashram est suspendue par une journée à Gangotri, à quelques kilomètres de la source du Gange. Altitude, soleil éclatant, route difficile et épuisante (7h30 pour les 200km aller-retour), fraicheur de la grotte où Swami Vishnu Devananda a passé la majeure partie de son temps entre 1980 et 1993 et où nous méditerons. Une belle journée !
14 août – Départ de Netala et retour à Rishikesh pour quelques jours sous une pluie forte et incessante. Le niveau du Gange monte rapidement, le fleuve charrie boue, troncs d’arbres et autres branchages… Des groupes en imperméables multicolores arpentent les rues, les souris courent entre les tables des restaurants, et un « lac » envahit peu à peu ma chambre. 36 heures de déluge et encore des routes coupées. Journées passées à boire du thé, lire et regarder les passants…
19 août – Retour à Delhi. Il me faut quitter le Gange et les montagnes et me préparer à rentrer en France et à laisser l’Inde… jusqu’à la prochaine fois.
Merci Gwenn pour ces images et commentaires qui font rêver. C’est une idée généreuse de faire partager ses souvenirs, à renouveler !
De beaux sujets de méditation !
Merci Gwenn